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15 décembre 2016

2 octobre 2016 - Voyage pour Dungu

Décollage le dimanche matin 2 octobre de Paris avec l'équipage d'Air France. L’équipage d’AF m’a surclassé et je fais le reste du vol en classe affaires : facile :-)

A l'arrivée je suis attendu par une personne très sympa : Ignace. Puis Charles le chauffeur arrive.

Les formalités d’arrivée à Kinshasa se passent sans encombre. Je récupère mes bagages et nous prenons la route : ça roule vite pendant un moment puis nous rencontrons un embouteillage monstre. Nous y resterons plus de 2 heures. Je vois des gens pousser leur "bus" qui est en panne (il s’agit d’un ancien modèle « Goélette » de Renault : vraiment pas jeune…)

Comme l’embouteillage est réellement important, un débordement se produit… de l’autre côté de la chaussée… en fait sur la chaussée de sens inverse. Malgré le muret de séparation.

Nous irons donc à l'hôtel "directement". Au total nous mettrons plus de 3 heures pour arriver à l'hôtel. La nuit s’annonce très très courte puisque, pour le départ pour Goma demain matin, le chauffeur Charles viendra me chercher à 4h30 !

4h50 : nous sommes allés rapidement à l'aéroport de Kinshasa. Il n’y a pas d'embouteillage cette fois.

Après un check-in dans la salle des Nations Unies (un terminal spécialisé, au look rustique), très en avance pour le vol, je monte dans un Embraer 135 à destination de Goma via Mbandaka. Brève escale à Mbandaka.

Décollage ensuite pour Goma. Le ciel globalement très nuageux avec de gros cumulonimbus qui grimpent très haut. On vole au FL 370 (37.000 pieds soit plus de 10.000m) et les sommets des cumulonimbus sont largement au-dessus. Et il n'est que 11 heures du matin… La descente se fera un peu en zig-zag pour éviter les cumulonimbus et l’atterrissage à Goma se fait par virage de base au-dessus du lac Kivu. L'altitude du coin est assez élevée, sans compter un relief impressionnant au nord et plus généralement autour de Goma. Immédiatement à l’est de Goma, se trouve le Rwanda.

Au terminal de la Monusco (Mission des Nations Unies pour la stabilisation du Congo… Presque un oxymore…), j’attends mes bagages puis le chauffeur du WFP (World Food Programme : Programme Alimentaire Mondial / PAM).

Pendant l'attente je me régale du spectacle de centaines d'oiseaux jaunes et verts au bec pointu et noir, au cri voisin de la perruche. Ils ont construit et construisent encore des dizaines de nids en herbe tressée, dont l'ouverture est vers le bas. Quelle habileté à tresser ainsi de l'herbe avec le bec !

Une fois au WFP de Goma, j’ai droit à un briefing sécurité approfondi. Durée : une heure pleine et il y a des choses à dire. Le nord-Kivu est très très instable. Multiples dangers : bandes armées, coupeurs de routes, kidnappings, drogues, agressions... La liste est longue. Conclusion : ne pas sortir seul, rouler de jour. Il y a aussi un couvre-feu à Goma de 1h à 5h

Quoiqu’il en soit, rester dans le périmètre de la ville càd au bord du lac Kivu, grosso modo.

Il existe des points de regroupement (AP) qui sont prévus en cas de manifestation / émeute. Plus tard et au besoin il y a un plan de transfert vers des zones encore plus sécurisées pour évacuation si nécessaire. Je dois aussi penser à donner mon numéro de téléphone Congo à la responsable sécurité du PAM. Je vais acheter une carte SIM pour le Congo.  Je prends 2.5go sur 30 jours de data (pour $20) et aussi je mets $15 pour de la voix. Je devrai aussi penser à activer les options avant de téléphoner.

Ensuite arrivée à l'hôtel MBIZA. Très bien. Propre, belle maison. Piscine. Je m'endors très tôt après un appel à la maison. Il doit être 20h... Grosse nuit dont j'avais bien besoin.

Réveil à 7h après petite insomnie sur le coup de 3h. Petit déjeuner, douche.

A présent j'attends le chauffeur qui doit me conduire au PAM pour le briefing sur la mission et la confection du badge des Nations Unies. Ensuite je tâcherai de trouver une glacière pour notre base de Dungu.

J’apprends ce qu’est le "tchicoudou" : une sorte de méga-trottinette qui permet de transporter de très lourdes charges. C’est un peu la spécialité locale : il y a même un rond-point en ville qui lui est dédié avec un tchicoudou statufié et peint en doré.

Un orage a éclaté alors que nous étions en route pour faire le badge à la Monusco. Le temps de sortir de la voiture et d'aller ouvrir la porte du bureau, me voilà trempé !!

Attente, photo, badge confectionné. Je discute un moment avec l'opérateur qui est intéressé par comprendre ce qu'est la formation aéronautique.

Retour au PAM puis à l'hôtel. Déjeuner d'une brochette de poisson et riz.

L'après-midi, briefing sur les opérations aériennes. Le responsable des opérations aériennes du PAM, Sofiene, souligne l'importance capitale de la sécurité et m'enjoint à y travailler le plus possible.

Retour à l'hôtel.

Il fait bientôt nuit. Le volcan voisin rougeoie légèrement dans le ciel. Vu d'ici, le cratère qui est à une altitude de quasiment 5000 m est énorme.

Des rumeurs font état d'une éruption prochaine. Cependant les infos aéronautiques sur le sujet restent assez sobres et indiquent simplement un niveau de "vigilance".

Préparation du départ du lendemain.

 

Mercredi : c'est le jour du départ pour Dungu. Un premier avion (le Dash8) pour faire Goma-Beni puis Beni-Bunia.

Là, je rencontre une logisticienne de MSF (Médecins Sans Frontières) avec laquelle la conversation s'engage. Elle est responsable depuis plus de 3 ans de la recherche de 3 personnels de MSF qui ont été kidnappés par les ADF (bande ougandaise sévissant dans la région de Béni). Elle me raconte que plus de 200 personnes sont ainsi retenues prisonnières et exploitées par cette bande armée… L'organisation ne lâche jamais ses membres me dit-elle.

Arrivée à Bunia vers 10h45. Là j'y attends l'avion d'ASF avec lequel nous ferons Bunia-Ango puis Ango-Dungu. Les voilà ! Je retrouve le FOJJD avec plaisir et l'équipage avec autant de plaisir.

Nous partons à peu près à l'heure pour Ango. Un peu plus de 2 heures de vol. Conditions météo pas fameuses avec un front orageux que nous traversons par des trous recherchés au radar météo... A Ango la piste est longue mais pentue et assez cahotante. Attention aux évacuations d´eau de pluie, creusées juste au bord de la piste : il faut tenir l'axe de piste parfaitement. 

Petite escale sympathique. Nous redécollons pour Dungu que nous atteignons après une heure de vol. Vu de haut Dungu est une petite ville au milieu de rien...

Longue et belle piste d'atterrissage évidemment en latérite. Arrivée au parking.

Deux hélicoptères (des MI8 et MI10) y sont aussi stationnés. C'est donc d'ici que nous opérons… Sécurisation de l'avion. Les pleins ? Non pas aujourd'hui car finalement pas de vol demain. Nous aurons ainsi le temps de faire un vrai briefing sur les opérations dans la région.

Raphael et Dieudonné sont là et nous partons en voiture pour le compound des Nations Unies dans lequel nous sommes logés.

Installation, discussions sur les opérations et puis dîner. Bien besoin de dormir après une bonne douche : les sanitaires sont communs. Propres. Chambre au confort sommaire et qui rappelle les années d'étudiant.

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