Le photo-maton
L'autre jour, j'avais besoin de photos d'identité pour un visa. Fond clair, pas de sourire, photo cadrée... La chose est normée.
Evidemment, je n'en avais pas avec moi. Nous nous sommes donc rendus dans un photo-maton de Bangui. Cela se passe dans la rue, de très bonne humeur, et les robots n'y ont pas encore pris le pouvoir. Et finalement, vu du client, le process est bien plus automatique : pas besoin de régler la hauteur du siège, de cadrer le visage, d'insérer la monnaie et faire le pied de grue pour récupérer les photos.
Cela a relancé chez moi une vraie réflexion, qui revient régulièrement me chatouiller. Nous avons des automates pour tout. Consommer, payer, se faire punir d'une infraction routière, se faire de nouveaux amis... A tel point que, et cela m'a fait éclater de rire, Facebook me propose comme "nouveaux amis", mon ex dont j'ai mis plus de 10 ans à me séparer tant la procédure était poisseuse, et aussi un ancien collègue d'une firme américaine à qui j'ai dit il y a longtemps et de façon définitive que je ne pouvais évidemment pas travailler avec lui ! Avec des amis comme cela, je n'aurai pas besoin d'ennemis !!
Dans d'autres circonstances, j'avais déjà pensé que la personne dont le poste semblait inutile (par exemple garder une barrière qu'un automate ouvre sur présentation d'un badge) avait conservé sa place dans la société avec finalement un emploi qui n'était pas plus inutile que bien des emplois que les américains appellent des "bullshit jobs". Des jobs dont la valeur pour la société est bien discutable.
Si ma réflexion vous semble brouillonne, c'est normal. Elle l'est.
Puissent vos commentaires l'ordonner.