Des gamelles et des bidons !

Vers fin octobre 2016, au Congo...

C'est la troisième fois que nous transportons ces popotes qui vont servir pour la préparation des repas destinés à des réfugiés à la frontière Sud-Soudan / Ouganda / Congo. De grosses gamelles en aliage d'aluminium, des bassines immenses...

Elles vont ainsi d'un camp à l'autre. Il faut dire que question dénuement, on est ici servis.

Les gens déplacés manquent de tout. Bien entendu, non seulement d'alimentation. Pas que les pays, surtout dans cette région équatoriale fertile, ne pourraient pas nourrir toute la population et même bien plus, si seulement ils étaient exploités plus rationnellement. Mais il est si difficile, voire impossible de se mettre à cultiver ne serait-ce qu'un lopin, quand on manque de tout, absolument tout. A commencer par l'élémentaire sécurité physique de base... Mais aussi d'outillage. L'autre jour, nous avons transporté des centaines de coupes-coupes. Et un autre jour, des dizaines d'araires.

Ils manquent aussi d'abris : nous transporterons donc des bâches, des tentes, etc etc...

Dans notre monde occidental où tout est organisé, on ne se rend plus compte à quel point tout est outillé. Et aussi que le matériel et les matériaux de bricolage sont infiniment accessibles : matériellement (on en trouve partout) et financièrement.

Nous avons encore un lot de 200 chaises en plastique à livrer pour un autre camp. Il s'agit de chaises de camping, qui vont être bien utiles.

Sait-on encore que, lorsque les personnes auront été déplacées, une fraction substantielle ne pourra pas revenir chez elles ? Pour la raison que leur chez-soi aura purement et simplement disparu...

Ces quelques lignes, non pas pour rapporter la misère, mais souligner combien les personnes que nous rencontrons sont courageuses de remettre chaque jour l'ouvrage sur le métier.

Ce matin, c'était lever à 4h30 pour assurer la rotation qui finalement aura été écourtée raison météo.

Et ce soir, nous revoilà à Entebbe pour la maintenance de l'avion mais cette fois "maintenance programmée".
Au roulage sur l'aéroport d'Entebbe, non loin de l'ancienne aérogare, nous sommes gênés par un avion très mal stationné...en fait, carrément "déposé" sur le taxiway... devant le pavillon d'honneur... et décoré aux armes de l'Ouganda.

Bref, on ne va pas râler car nous devons faire un détour : on en profitera simplement pour admirer l'avion présidentiel... Belle machine...